Pétrole cher: routiers et agriculteurs prennent le relai de la protestation
Il y a 3 heures
PARIS (AFP) — Agriculteurs, transporteurs routiers et taxis prennent le relai de la protestation contre la flambée des prix du gazole en France, avec des manifestations la semaine prochaine, alors que le mouvement semble marquer le pas du côté des pêcheurs après une forte mobilisation.
Les agriculteurs, qui ont obtenu vendredi la reconduction du dispositif de remboursement des taxes (TIPP) sur le carburant professionnel, restent pourtant mobilisés, notamment en Rhône Alpes.
Le dépôt de pétrole isérois de Villette-de-Vienne restait ainsi toujours bloqué dimanche par les agriculteurs, essentiellement de la Coordination rurale, et un mouvement de dimension régionale a été annoncé pour lundi.
En Bourgogne, les deux dépôts pétroliers au sud de Dijon, bloqués depuis jeudi par les agriculteurs de la FDSEA, devraient le rester jusqu'à "au moins lundi".
La Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), qui doit être reçue lundi par le ministre des Transports, Dominique Bussereau, a annoncé vendredi des actions dans cinq régions pour le début de semaine, prévoyant notamment pour lundi des rassemblements devant les préfectures en Alsace, Auvergne, Rhône-Alpes et Bretagne.
Les transporteurs routiers des Alpes-Maritimes vont perturber lundi matin la circulation sur l'autoroute A8 aux entrées de Nice et de l'aéroport, alors que leurs collègues des Bouches du Rhône prévoient de bloquer la raffinerie Total de Mède, près de Marseille.
En Rhône Alpes, une opération escargot est prévue lundi par les transporteurs aux abords de Lyon, alors que les routiers de Bourgogne envisagent aussi une opération de ce genre entre Besançon et Dijon.
Quelque 200 chefs d'entreprise du transport routier vont pour leur part manifester à Strasbourg. Plusieurs opérations escargots seront également menées en Franche-Comté, dans la banlieue de Rennes, et près de Lille.
Du côté des taxis, qui estiment que la hausse des carburants a alourdi leurs charges de 30%, la grogne monte également, même si pour l'instant l'organisation au niveau local tarde à se mettre en place.
La Fédération nationale des artisans du taxi (Fnat) a averti vendredi que la "non prise en compte de l'envolée des prix du carburant" entraînera "d'office une nouvelle mobilisation d'envergure de l'ensemble de la profession".
Les mouvement des pêcheurs commence lui à s'essoufler après deux semaines d'intense mobilisation, entrant désormais dans une "phase d'attente", et cherchant à s'organiser avec les autres pêcheurs européens pour porter leurs revendications à Bruxelles.
"Les bateaux étaient arrêtés depuis quinze jours, ça commence à tirer économiquement, donc il faut que les bateaux repartent. La poursuite du mouvement risque de mettre en difficulté la filière", a expliqué dimanche à l'AFP Hubert Carré, le directeur général du Comité national des pêches (CNPEM).
En revanche, "je pense qu'il y aura une action de sensibilisation" un peu plus tard dans le mois en prévision du conseil des ministres européens le 23 juin, a-t-il ajouté.
La plupart des ports français ont voté en fin de semaine la reprise du travail, à l'exception de ceux de la baie de Saint-Brieuc, de Cherbourg et d'Arcachon.
Des sources locales parmi les pêcheurs ont cependant indiqué qu'elles envisageaient d'envoyer des délégations pour manifester à Bruxelles cette semaine aux côtés de pêcheurs espagnols et italiens.
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