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 les humoristes de chez nous

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badram
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badram


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MessageSujet: les humoristes de chez nous   les humoristes de chez nous EmptySam 10 Mai - 10:40

les humoristes de chez nous El_fad10
Hassan El Fad [Artiste comédien] - J'arrive à gérer mon trac
Savoir s’exprimer clairement avec aisance et naturel face à un auditoire, voilà ce que Hassan El Fad, humoriste que l’on se passe désormais de présenter, a accepté de partager avec nous au travers de son expérience. Objectif : accroître ses compétences de communication en toutes situations professionnelles.

Faire rire, fédérer une équipe commerciale, ou plus globalement convaincre un auditoire, c’est un peu la même chose, non ?
Oui! Car dès qu’un responsable prend la parole, il s’offre en spectacle. Immédiatement alors, il est géré par les lois du spectacle. Il devient un interprète. L’expression corporelle, l’utilisation du regard, la maîtrise de l’émotion, de la respiration, la manière de porter sa voix … sont autant d’éléments qui déterminent le succès de la prise de parole en public. Ce sont exactement les mêmes ingrédients que ceux de la représentation.

Quelle est l’importance de la technicité dans la prise de parole en public, autrement dit, de la forme ?
Avant cela, il y a le volet contenu. Il est essentiel que l’exposé soit adapté à l’auditoire. Tout à l’heure, lorsque vous êtes arrivés, j’étais avec un des organisateurs du gala annuel d’un établissement scolaire. J’ai tout de suite testé sur lui un sketch qui n’a pas manqué de le faire rire. D’ailleurs, je le reprendrai sans doute pour ce spectacle parce que cette personne est représentative de ce public-là. Donc, à partir du moment où l’on a déterminé sa cible, on travaille dans ce sens. Ensuite, lorsqu’on s’exprime en public, il faut à la fois danser et chanter sa présentation. Il faut que ce soit agréable. Il y a un côté esthétique important, sans toutefois tomber dans l’eau de rose: cherchez l’esthétique en vous, faites ressortir ce que vous avez de plus beau en vous, de plus positif, de plus intéressant. Comme je l’ai dit, on est toujours dans une logique de spectacle, on fait donc appel à son bagage émotif. Prenons un dirigeant d’une multinationale qui lance un grand succès sur lequel il a travaillé plusieurs mois avec son équipe. L’enjeu est grand. Se laisser déborder par l’émotion lui serait fatal. Le seul moyen est donc de structurer son travail. Pas de surpréparation; il ne faut pas verser dans le mécanique. Laissez une marge de spontanéité, et n’oubliez jamais que vous êtes en train de parler à des gens que vous devez fédérer, à des partenaires, des ouvriers, des collègues... que vous devez convaincre. Le cadre, le décor, sont également très importants, mais ces éléments ne doivent en aucun cas écraser la personne. C’est pourquoi cette logique de mise en scène, et de présentation, est à chaque fois différente. Elle ne se fait pas de la même manière. Elle dépend étroitement du type d’événement: le cadre est-il solennel ou au contraire le but est-il d’effacer la hiérarchie de l’entreprise et de redonner de l’importance à la dimension humaine? Remplacer la traditionnelle chemise cravate par le polo, organiser la rencontre dans un endroit plus cosy... Tout est fonction de l’effet psychologique que l’on souhaite avoir sur la présence. Toutefois, attention à ne pas surenchérir sur la forme ou la technique. C’est d’abord la personne qui prime. Si l’on devait absolument quantifier les choses, la personne porte en elle 70% de la réussite. La technique vient là juste pour corriger certains aspects négatifs de notre manière de communiquer.

Alors, jusqu’à quel point peut-on se corriger ?
Cela dépend de la volonté de la personne à réussir sur scène. Certaines personnes n’ont aucune prédisposition à se transformer, à jouer le jeu de la scène. Il n’y a pas vraiment de règles. On est en plein psychologie, l’affect, l’expression même des êtres. On ne peut pas dissocier le personnel du professionnel, parce que nous utilisons notre propre héritage personnel pour communiquer: on utilise des instruments personnels que nous prêtons au professionnel pendant une période pour communiquer.

L’aisance que vous dégagez lors de vos présentations, est-elle plutôt un don, ou le résultat d’un travail acharné ?
Il est clair qu’il y a en moi une certaine prédisposition naturelle. Mais il faut tout de même distinguer le professionnel, qui est censé avoir un don, du non professionnel. Autrement dit, c’est effectivement beaucoup de travail. Le don est comme un muscle, ça se travaille. On fait pareil pour éduquer son oreille musicale ou pour devenir incollable en dictée. Il y a des gens qui n’ont absolument pas le sens du rythme, mais qui, à coup d’années de travail, arrivent à le développer. Le don peut se travailler même si on n’arrive pas à l’efficacité d’un don naturel.

À quoi voyez-vous que votre talent s’exerce sur le public, autrement dit, comment voyez-vous que le public accroche à votre spectacle ?
Lorsque le trac disparaît au bout des trois premières minutes. Lorsque la première vanne marche, le deuxième gag accroche, le troisième donne le ton. C’est alors que l’on sait si le public va rire ou seulement sourire. On ressent comme des vibrations, des ondes émises par la salle. C’est quelque chose que l’on perçoit avec le temps. Cela dépend de la conjoncture qui entoure la représentation, de la psychologie collective. Il y a des salles qui sont froides, d’autres qui imposent une ambiance. La salle de l’Institut français de Casablanca est un bijou, contrairement aux salles communautaires que je n’aime pas. C’est donc aussi l’atmosphère qui fait la différence. Mais il arrive toujours un moment où l’on perd son public. Et le plus important est d’en prendre conscience. Or, si vous jouez avec la salle, même quand le régime baisse, elle ne s’en rend pas compte. Donner la réplique à la salle, la faire réagir, est primordial même si le spectacle est fermé, même si la présentation n’appelle pas d’interactivité particulière. On a des gags, des repères dans le spectacle qui appellent un certain feedback. Quand ceux-ci commencent à s’amoindrir, à devenir froids, c’est là qu’on doit se demander ce qui se passe. Même s’il y a des froideurs liées à la perception de la culture locale, c’est une froideur d’une toute autre nature qui se dégage lorsque l’auditoire est désintéressé. Et c’est une distinction qu’on apprend à faire, encore une fois, avec le temps.

Avez-vous toujours le trac ?
Monter seul sur scène est déjà un exercice très éprouvant, même si, après coup, c’est jouissif et curatif. Assurer un rire de haute facture, sortir des sentiers battus, être populaire sans être populiste, voilà l’équation la plus difficile. Pour tout vous dire, j’ai toujours cette appréhension d’un auditoire désintéressé. Le trac est permanent, c’est à chaque fois comme la première fois. Je peux le gérer un peu mieux maintenant. Je connais mieux mon trac : je somatise, je tombe malade, j’ai des frissons, des palpitations, des tremblements. À présent, j’apprends à le réduire de plus en plus dans le temps. Au lieu qu’il ne commence deux semaines avant la représentation, je fais en sorte qu’il ne démarre que deux ou trois jours avant.

Comment y parvenez-vous ?
Et bien je me dis : “maintenant tu ne me l’as fait plus, je te connais !”. En clair, avec le temps, on parvient à faire la part des choses, entre bobo organique et somatisation. Se faire une sorte d’auto-psychothérapie, ça marche ! Je me parle à moi-même. Avant le spectacle, j’essaye de travailler plus avec ma tête qu’avec mon affect. Des réflexes qu’on acquiert sur le tas, pas dans une école. On apprend le savoir-faire des autres, la technique, mais pas comment gérer le stress humainement et affectivement. Nos émotions prennent une part importante dans notre travail. Vous savez que je ne dépasse plus les 55 kg depuis que je suis dans le métier d’humoriste. C’est un très bon régime pour les gens qui veulent perdre des kilos. Le taux d’adrénaline que vous dégagez en une heure et demie pendant un one man show, un banquier met une semaine à le produire. Parole de docteur. C’est mon physiothérapeute qui me l’a dit!

Vous est-il arrivé de ne pas maîtriser votre trac ?
Une ou deux fois, mais toujours positivement. De toute façon, il faut rester vigilant. L’humour est un exercice très fragile, parce qu’on n’est pas seul à être responsable, il y a aussi le public. Il participe à l’élaboration du spectacle. Par ses rires, par ses regards, par ses silences, par sa vie...

Quelle place laissez-vous à l’improvisation ?
Il y a des caractères, des personnages, des situations qui permettent l’improvisation. D’autres, non. Mais, généralement, l’improvisation est toujours préparée. J’établis un canevas avec quelques idées maîtresses et, pour le reste, je brode avec le public : une lampe qui s’allume mal dans la salle, une dame qui porte une chemise rouge. Il faut avoir des accroches dans la salle pour pouvoir aller vers le public, puis revenir. D’ailleurs, le public est très sensible à cela. C’est un exercice beaucoup plus délicat, un exercice de performance auquel il est assez réceptif.

Votre plus gros bid au cours d’une représentation ? Comment avez-vous réagi ?
Une fois, ça n’a pas marché. C’était avant même de monter mon premier one man show “Ninja”. Nous étions invités par un forum international des psychologues, et j’avais un trio qui s’appelait Tringa. On voulait faire un humour un peu absurde, un peu surréaliste, un peu décalé. Aucune réaction du public. Les gens étaient très froids, très guindés, un public hétérogène. Les gens ont intellectualisé un peu trop la chose. Comme quoi le public contribue à la réussite d’un spectacle. On a tout simplement quitté la scène au bout de quelques minutes.

Que pensez-vous du coaching ?
Se faire coacher est très important. Moi, je me fais coacher par mes propres élèves. De manière indirecte, à l’insu des gens, je lance une vanne destinée à quelqu’un qui représente un public. C’est une sorte de laboratoire grandeur nature. S’essayer face à ses pairs est également une bonne formule de coaching. D’ailleurs moi-même je coache. De plus en plus d’entreprises me demandant d’animer, avec des chefs d’entreprise, des conventions ou autres événements du genre. Et, souvent, je suis aussi amené à dédramatiser les responsables, à les préparer à prendre la parole. Il ne s’agit pas ici de déformer les gens, mais plutôt de les former et de valoriser leurs ressources naturelles positives. Si quelqu’un souffre d’un tic provoqué par le trac, on essaie de le transformer de manière positive. On l’utilise comme une structure de communication. Exemple : une personne qui se touche en permanence le nez en parlant. On va camoufler ce défaut, en lui plaçant une fiche cartonnée entre les mains. Le carton l’empêchera de se toucher le nez. Elle tentera de le faire avec l’autre main qui est libre. Mais souvent ce sera moins confortable, et elle le fera donc moins fréquemment. À chaque situation, son astuce.

Et que pensez-vous des méthodes toutes faites censées conduire sur la voie du succès de la prise de parole en public ?
Plusieurs spécialistes partent d’un moule, d’une fiche technique préparée qu’ils appliquent pour tout le monde. Or, il faut toujours utiliser au mieux le naturel de la personne au lieu de leur faire bachoter des techniques venues d’ailleurs et d’essayer de les mouler dedans. C’est à la fois ce qu’il y a de plus difficile et de plus excitant dans le coaching; on n’a jamais le même cas à traiter. Les uns ont des problèmes de langue, à savoir s’ils vont s’adresser en français ou en arabe. Selon qu’ils aient affaire à des clients, à des revendeurs, ou s’ils dispensent une formation. Parfois, le simple fait de s’exprimer en arabe constitue déjà en soi un blocage psychologique. Du coup, leur discours n’est pas du tout convaincant, voire ridicule. Imaginez que ce soit notre fameux directeur de la multinationale qui est sur le point de lancer son produit phare. Cela décrédibiliserait le produit et le directeur en question censé être la figure de proue de l’entreprise, son fer de lance. Une des solutions que je propose serait de lui inventer un lexique qui ne soit pas systématisé sur son intervention. Je m’explique ! Pendant une semaine environ, je lui donne un nouveau répertoire dialectal à utiliser dans sa vie de tous les jours. Je l’appelle au téléphone, et je passe des heures à lui parler en utilisant des termes de ce répertoire afin qu’il s’en imprègne au maximum. Au lieu de dire “bonjour”, il s’habituera durant cette période à dire un “sbah al khir” “hrach”, à la marocaine. Pas à la manière d’un “rebeu” qui se torture à essayer de parler en arabe. Il ne faut pas oublier que la personne et le professionnel sont un seul et même individu.

Quelle est la clé du sésame, selon vous ?
En somme, aucun cas ne ressemble à un autre. Mais il existe un dénominateur commun : essayer d’être au maximum soi- même. S’accepter et parler son propre langage. Il faut, certes, faire un effort pour aller vers les gens, mais point trop n’en faut. Les gens doivent aussi faire l’effort de venir vers vous. Dernière chose. Si un bug quelconque (blocage, contretemps...) se produit pendant votre présentation, pratiquez l’autodérision. Elle a sauvé beaucoup de gens sur scène. Elle sublime la personne.
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